
J.P est revenu de l’Inde hier avec un Hijra dans le cœur. Il n’a pas parlé de ce pays là, de la nourriture, des rues, de la température, des gens. Rien. Il ne parlait que de lui, de cet homme Hijra. Un castrat qui vit sous l’autorité d’un gourou.
Selon les traditions les Hijras cherchent à se rendre semblables à leur déesse, Bahuchara Mata, en devenant femme.
J.P parla longtemps de lui, de ses gestes gracieux, de son corps fin, de son regard d’émeraude accentué par le maquillage. Il parla aussi de cet amour impossible…., il disait qu'il n'est pas comme les autres, qu'il ne se prostitue pas, c'est en dansant et en chantant qu'il gagne sa vie.
Ce que J.P m'a raconté m'intrigue. Comment peut-on aimer une apparition semblable ? L'aimer et avoir presque l'envie de ne pas le toucher, de ne pas défaire l'innocence de sa chevelure. L'aimer en silence, la douleur dans le regard et la soif dans le cœur.