vendredi 25 juillet 2008

Ensemble à nouveau


Te regarder finalement. Trouver cet espace de dialogue qui nous manquait. Briser le lien du silence:

- Nous voilà.
- Oui, nous voilà.
- Pourquoi maintenant, pourquoi c'est de cette façon là ? Pourquoi avec la douleur?
- Parce qu'il fallait que tu m'écoute finalement. Parce que tu m'ignorais , tu me rejetais. Pourquoi?
- J'avais peur de souffrir si je t'écoutais, peur de tout ce que tu pourrais me dire, peur de ce que je ferais, peur de moi-même.
- Pourtant, je suis une partie de toi-même. Je ne peux que t'aider.
- Comment?
- Accepte la frustration.
- Je l'accepte.
- Elle te dit: Tu es ce que tu vis, et autre chose aussi. Tu n'es pas seulement ce que tu crois.
- Ça libère !
- Et la peur, accepte la peur.
- Je l'accepte.
- Elle te dit: Tu m'as fondée sur des hypothèses et des si qui n'existent pas. Je ne suis même pas là.
- Ça soulage.
- Accepte la laideur.
- Je l'accepte.
- Elle te dit: Je ne suis pas laide, ils m'ont difformée, ils m'ont maquillée à leur guise. Regarde moi à travers tes yeux et non les yeux des autres.
- Tu as toujours était belle.
- Et maintenant, approche, mets moi dans ton cœur. Nous voilà ensemble à nouveau.

dimanche 6 juillet 2008

Un amour d’un Hijra


J.P est revenu de l’Inde hier avec un Hijra dans le cœur. Il n’a pas parlé de ce pays là, de la nourriture, des rues, de la température, des gens. Rien. Il ne parlait que de lui, de cet homme Hijra. Un castrat qui vit sous l’autorité d’un gourou.

Selon les traditions les Hijras cherchent à se rendre semblables à leur déesse, Bahuchara Mata, en devenant femme.

J.P parla longtemps de lui, de ses gestes gracieux, de son corps fin, de son regard d’émeraude accentué par le maquillage. Il parla aussi de cet amour impossible…., il disait qu'il n'est pas comme les autres, qu'il ne se prostitue pas, c'est en dansant et en chantant qu'il gagne sa vie.

Ce que J.P m'a raconté m'intrigue. Comment peut-on aimer une apparition semblable ? L'aimer et avoir presque l'envie de ne pas le toucher, de ne pas défaire l'innocence de sa chevelure. L'aimer en silence, la douleur dans le regard et la soif dans le cœur.

 
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