vendredi 15 août 2008

Le serpent de l'enfant

Dans mes rêves, ils ont tué le serpent de l'enfant.

En buvant mon café, le matin, je me suis demandé, par curiosité, la signification de ce rêve. Au tant plus, que je pars en vacance, en Tunisie, mon pays. Est-ce une coïncidence, qu'un serpent représentant l'éveil, la curiosité et également l'instinct sexuel, se manifeste maintenant ?

J'ai pensé alors à Poilphard, dans le roman de Gabriel Chevallier, qui ne pouvait s'accomplir sexuellement que s'il disposait d'une pièce noire, des cierges allumées et tous les accessoires d'une chambre mortuaire. L'origine de ce fantasme remonte à l'époque où son père le conduisit auprès de la dépouille de sa tante et que, malheureusement, le dispositif de l'excitation sexuelle du jeune Poilphard atteignît son point d'achèvement à cet instant.

Et moi ?
Mon fantasme originaire d'où tient-il ses origines ?
Et ce corps halluciné enceint d'émotions, d'où vient-il ?
Et cet homme que je déforme sur les pages de l'écriture, ce Dionysos de ma sexualité, va t-il un jour se taire ?

dimanche 10 août 2008

Darwish

Mahmoud Darwish est décédé. C'était la première phrase de la journée.

Ensuite il y a eu un sentiment de vide, comme si quelque chose n'est plus là, comme si le corps à besoin de retrouver son équilibre à nouveau.

MA MERE

Mahmoud Darwich J'ai la nostalgie du pain de ma mere,
Du café de ma mere,
Des caresses de ma mere…
Et l'enfance grandit en moi,
Jour après jour,
Et je chéris ma vie, car
Si je mourais,
J'aurais honte des larmes de ma mere!
Fais de moi, si je rentre un jour,
Une ombrelle pour tes paupières.
Recouvre mes os de cette herbe
Baptisée sous tes talons innocents.
Attache-moi
Avec une mèche de tes cheveux,
Un fil qui pend à l'ourlet de ta robe…
Et je serai, peut-être, un dieu,
Peut-être un dieu,
Si j'effleurais ton Coeur!
Si je rentre, enfouis-moi!
Bûche, dans ton âtre.
Et suspends-moi,
Corde à linge, sur le toit de ta maison.
Je ne tiens pas debout
Sans ta prière du jour.
J'ai vieilli. Ramène les étoiles de l'enfance
Et je partagerai avec les petits des oiseaux,
Le chemin du retour…
Au nid de ton attente!

mardi 5 août 2008

J

Toucher cet océan, se regarder, et se dire: je ne peux pas aller de l'avant, je me meurs en lui, je ne peux pas aller de l'avant !

Et puis, mourir en lui, sentir tout d'un coup, que je me relâche, que tout disparait, que je deviens rien. Et le rien me fait peur. Il ressemble, justement, à la mort que j'ignore. Et si la mort n'en était pas une. Et si, Ils nous ont dupé sur la signification de cette chose....

Le regarder se regarder de l'intérieur, se demander ce qu'il a changé en lui après le rapprochement de nos deux corps. Le voir prendre une douche avec son regard fuyant.

Demain, il téléphonera tard dans l'après midi. Il dira ces choses que je connais déjà, il dira ces mots de toutes les fois, il les dira avec presque une sincérité dans la voix, il dira : Quand peut-on se revoir ?
Et je resterai vague. Je dirai que je n'ai pas le temps, que mon voyage s'approche et que je suis super occupé.

Oui, oui, après mon voyage, oui, qui sait, de tout façon on s'appelle...


dimanche 3 août 2008

Fornication

"C'est le destin du sexe de paraître moins romantique que le désir." disait Utto Rudolph

- Et ça brûle?
- Oui, non, peut-être. C'est à voir.
- Et nous serons dans le noir, j'espère.
- Non, nous tamiserons la lumière. Un corps ça se regarde aussi.
- Je tremble.
- Bois encore, ça te passera.

vendredi 25 juillet 2008

Ensemble à nouveau


Te regarder finalement. Trouver cet espace de dialogue qui nous manquait. Briser le lien du silence:

- Nous voilà.
- Oui, nous voilà.
- Pourquoi maintenant, pourquoi c'est de cette façon là ? Pourquoi avec la douleur?
- Parce qu'il fallait que tu m'écoute finalement. Parce que tu m'ignorais , tu me rejetais. Pourquoi?
- J'avais peur de souffrir si je t'écoutais, peur de tout ce que tu pourrais me dire, peur de ce que je ferais, peur de moi-même.
- Pourtant, je suis une partie de toi-même. Je ne peux que t'aider.
- Comment?
- Accepte la frustration.
- Je l'accepte.
- Elle te dit: Tu es ce que tu vis, et autre chose aussi. Tu n'es pas seulement ce que tu crois.
- Ça libère !
- Et la peur, accepte la peur.
- Je l'accepte.
- Elle te dit: Tu m'as fondée sur des hypothèses et des si qui n'existent pas. Je ne suis même pas là.
- Ça soulage.
- Accepte la laideur.
- Je l'accepte.
- Elle te dit: Je ne suis pas laide, ils m'ont difformée, ils m'ont maquillée à leur guise. Regarde moi à travers tes yeux et non les yeux des autres.
- Tu as toujours était belle.
- Et maintenant, approche, mets moi dans ton cœur. Nous voilà ensemble à nouveau.

dimanche 6 juillet 2008

Un amour d’un Hijra


J.P est revenu de l’Inde hier avec un Hijra dans le cœur. Il n’a pas parlé de ce pays là, de la nourriture, des rues, de la température, des gens. Rien. Il ne parlait que de lui, de cet homme Hijra. Un castrat qui vit sous l’autorité d’un gourou.

Selon les traditions les Hijras cherchent à se rendre semblables à leur déesse, Bahuchara Mata, en devenant femme.

J.P parla longtemps de lui, de ses gestes gracieux, de son corps fin, de son regard d’émeraude accentué par le maquillage. Il parla aussi de cet amour impossible…., il disait qu'il n'est pas comme les autres, qu'il ne se prostitue pas, c'est en dansant et en chantant qu'il gagne sa vie.

Ce que J.P m'a raconté m'intrigue. Comment peut-on aimer une apparition semblable ? L'aimer et avoir presque l'envie de ne pas le toucher, de ne pas défaire l'innocence de sa chevelure. L'aimer en silence, la douleur dans le regard et la soif dans le cœur.

dimanche 15 juin 2008

La valse de l'amour et de la guerre


Ils ont dit: Nous allons le prendre ce livre. Bientôt il sera publié. Maintenant, il l'est. Mort sur la toile du net, parmi tant d'autres. La valse de l'amour et de la guerre, j'aurai du l'appeler, La valse de l'amour et de la mort.

Il ne m'a pas résisté ce livre, il s'est dévoilé dès la première pensée. Sauvage, agité et pourtant habité d'une immense fatigue.

Comment dire ces choses de la guerre ?
Comment raconter le chaos des sentiments sans être brûlé ?
 
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