- C'est quoi ton histoire? Aller raconte. Vois-tu, comme jadis, lorsque tu demandais à ces scénaristes le pitch de leur histoire.
- Cela me semble compliqué, difficile même. Comment contenir toute une vie dans quelques phrases ?
- Il s'agit de cela justement. Décanter, épurer, distiller le cours de ta vie jusqu'à la première goutte.
- Un homme, la trentaine passée, s'obstine à remplir des pages pour se vider. S'obstine à soulager les démons des autres pour s'approcher du sien. S'obstine à comprendre...à comprendre même le vide qui se fait entre deux mots. Et parfois, vois-tu, parfois il s'en moque complètement.
- Cela me semble compliqué, difficile même. Comment contenir toute une vie dans quelques phrases ?
- Il s'agit de cela justement. Décanter, épurer, distiller le cours de ta vie jusqu'à la première goutte.
- Un homme, la trentaine passée, s'obstine à remplir des pages pour se vider. S'obstine à soulager les démons des autres pour s'approcher du sien. S'obstine à comprendre...à comprendre même le vide qui se fait entre deux mots. Et parfois, vois-tu, parfois il s'en moque complètement.
3 commentaires:
J'aime beaucoup le paragraphe descriptif ; j'ai l'impression de me contempler dans un miroir. :) J'aurais simplement nuancé la "trentaine tout juste passée". Et puis peut être que j'aurais parlé des démons des autres mais pas du mien... car je crois l'avoir tué plus ou moins... tout au moins nous ignorions nous, lui et moi.
Je vis dans une sorte de relatif dénuement qui me rend d'une sagesse incroyable. Je n'ai pas grand-chose mais je me sens libre et, au delà des obstacles ponctuels, toujours très confiant.
À Roumi: Je le savais, ou du moins, je le sentais, tu viens juste de le rappeler en disant: Je n'ai pas grand-chose mais je me sens libre et, au delà des obstacles ponctuels, toujours très confiant. Il y a une force en te lisant, il y a cette confiance dont tu parles. Les démons..., tu sais, ils ne sont pas que ombre, ils portent au fond d'eux une lumière pour guider nos pas. Il m'arrive parfois de les aimer. Tâche peu facile, nous sommes appelés à les détester, les ignorer, les cadenasser dans une boite vouée à l'oubli.
Merci.
En fait, j'ai appris aussi à aimer mes démons ; cette lumière dont tu parles était précisément nécessaire à un moment donné - une période plus qu'un moment d'ailleurs ! - pour me reconstruire et pour comprendre que ce que je suis, en bien ou en moins bien, est l'héritage indissociable de ces moments difficiles qui m'ont longtemps fait saigner.
Maintenant quand je dis que j'ignore ces démons je veux dire que j'ai cessé depuis déjà un bon moment de me laisser dominer par eux comme dans le passé ; je peux quasiment me payer le luxe de les ignorer même si, à l'évidence, ils sont tout à fait indissociables de moi et font partie des racines de ma personnalité. En fait il est certain que pour ignorer ses démons, ne serait-ce qu'un peu, il faut d'abord avoir pris soin de bien les connaître !
On n'oublie pas de manière durable en effet... on peut oublier ponctuellement parce que cela fait du bien d'être libre mentalement de temps en temps, tout autant qu'il est appréciable à d'autres moments de se souvenir d'où nous venons.
La clé de l'équilibre réside dans l'apprentissage d'une relation apaisée à l'égard de ses démons : les identifier, les analyser, évaluer leurs multiples impacts, faire le constat qu'ils sont indissociables de nous, les aimer un peu pourquoi pas, les maîtriser, les oublier un peu parfois mais pas totalement car autant l'évocation brute d'épreuves difficiles du passé peut être pénible, autant la contemplation du chemin parcouru depuis s'avère agréable sentiment de renaissance.
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