samedi 11 octobre 2008

Dans les rues d'Erevan

Alain au téléphone me demande la permission de lire mon livre, la valse de l'amour et de la guerre, dans les rues d'Erevan.
Surpris, content, un peu perplexe, j'ai accepté.
Je n'ai jamais pensé un tel destin à ce texte, un tel vagabondage, une telle errance.

Puis, je me suis demandé quel passage va-t-il choisir ?

Dans ma mémoire il y a ces mots, ce passage :

" ... Tu ne réponds pas. Tu me prends, comme si les derniers mots échappés de nos lèvres étaient les premières gouttes d'une tempête d'excitation. J'essaye de me rappeler tes paroles pour découvrir laquelle d'entre elles, était le déclencheur de ton ardeur. J'essaye de me rappeler, tandis que tes mains violent mon corps et assassinent sur leurs passages les derniers souvenirs de nos ébats amoureux, pour en construire d'autres. Et comme il m'arrive toujours depuis la première fois, je m'abandonne à ta tornade affamée. Je te laisse brusquer mon corps dans une soumission complète. Je me laisse envahir par ta virilité colérique, je me perds tandis que tu te dissous en moi.
Et de mes cendres, je me réveille ardent pour t'enflammer encore. Je te surprends dans cet état d'envahisseur. Je te sens en moi. Je me rebelle, je me révolte contre cette présence, je dénonce les portes qui t'ont laissé entrer. Je prépare une contre-attaque, au moment où tu te crois vainqueur, au moment de ta victoire essoufflée. Je me relève de ma soumission comme un lion qui se réveille. Et je piétine ton corps pour te faire subir le même sort.
Nous voilà, vaincus et vainqueurs en même temps. Nous voilà deux soldats épuisés par le champ de bataille.
Pendant la guerre, l'acte amoureux devient acquisition et rébellion; le corps devient un territoire
de lutte. "


2 commentaires:

Oh!91 a dit…

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

(Aragon)
Erevan est fait pour les mots de la guerre et les mots de l'amour.

Chiron a dit…

Erivan est fait, comme toute place, à l'ouverture de l'âme.

Merci à toi, Ô.

 
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