mardi 30 septembre 2008

Je ne le suis plus...correct.


... Et puis le téléphone sonne, au moment où je l'attends le moins. L'afficheur est sans pitié, il ne dévoile les choses qu'à moitié. Une voix venant de loin, celle qui contient le désir, ne dit qu'un seul mot:
- Reviens.

Ensuite, il y a eu le silence, le mien et celui de la voix. La sienne.
C'est épuisant. Mais je ne le dis pas. J'ai mal à l'oreille, mon corps est crispé, je veux raccrocher. Mon corps reconnait la tension, reconnait la cruauté, le soleil, le vagabondage et les mots non réfléchis de cette voix. Mon corps grimace de l'intérieur, il a envie de hurler du silence de mes paroles, il a envie de corriger le temps, de répudier toute grâce obscure, de polir mes écrits de mes 22 ans.

- Où ?
- Quoi?
- Que je revienne où?
- Ici.
- Pourquoi ?
- De peur que la prochaine fois que tu reviennes, tu me retrouveras avec femme et enfant. Reviens.

Longtemps j'ai renouvelé cette expérience d'un nouvel endroit et d'une chance de me retrouver. Le risque de ces endroits, c'est qu'ils sont sociologiquement corrects, politiquement corrects, culturellement correct, et que je ne le suis plus,...correct.

mardi 23 septembre 2008

Amour, père.

Tu as raison père. Je suis le silence du vent, je dompte cette innocence vaine. Je ne suis plus moi même. Je suis fatigué. Et plus fort. Le regard n'est plus le même. Le regard n'est plus lâche. Le corps est un rêve solitaire, tu sais ?

La vie est comme un navire qu'il faut protéger.

Je fais de mon mieux.

Amour contre haine. Le sang du cœur est renouvelable. Amour contre l'immense impossibilité. La douleur du corps est oubliable. Amour contre le tangage, l'agonie des âmes. Mes cicatrises sont encore belles. Amour contre la monotonie du temps, contre l'absence des Dieux. Mon âme est encore vibrante. Amour contre ces jours insignifiants, vides, glaciales. Ma rage n'est que soleil.

Amour ...

Amour, père.

Amour.


( cette photo est faite par le photographe Jim Stewart )

lundi 22 septembre 2008

Parle moi de l'achèvement des mots

Je savais quoi exactement écrire lorsque je fus proche de ces rêves lumineux ( Comme disait Michel.) Je suis retourné chercher dans cette Tunisie un amour qui fut déjà impossible. Je suis allé retrouver les traces d'une étoiles gravées dans mon cœur.
Maintenant, je ne sais plus. Je ne sais plus quoi écrire. Par où commencer ? Quel nom prononcer pour la tranquillité de l'âme ? Et quelle lettre pourra libérer ma bouche du silence grotesque de mes paroles ?

- Avant de parler, pèse tes paroles, j'ai dit.
- Tes lèvres sont une rivière qui coule du paradis vers mon cœur.
- Pèse tes paroles, je te conjure, pas de mirage.
- Et tes lèvres ne m'appellent qu'à boire de ce nectar éternel.
- J'ai dit pas de mirage, il n'existe pas.
- Toi tu existes, tu habites les cœurs des hommes.

Et J'ai vu ma main ramasser mon paquet de cigarette, mon cellulaire, sortir l'argent pour payer. J'ai vu ma main le saluer. Je me suis vu partir avec mes rêves lumineux.

mercredi 17 septembre 2008

La désarticulation d'une présence

Revenir, et être encore la-bas à la fois. La désarticulation d'une présence. Le soleil de Tunis qui déborde sur les nuages du Québec. Vider la valise ? Cela n'a pas d'importance. La voilà,....vide. Enfin, presque ! Et après?

Il me faut du temps pour me vider de ce voyage, pour l'écrire finalement, s'en débarrasser, se libérer. Revenir à l'endroit du début, toujours. Jamais pareil, jamais le même. Toujours.

samedi 13 septembre 2008

De retour

La-bas, en Tunisie, je l'ai fermée ma grande gueule. Lorsqu'ils m'ont parlé du mariage et de la religion, comme quelque chose qui préserve de l'homosexualité, j'ai regardé vers le ciel. Il y avait des étoiles, plein d'étoiles. L'illusion était le ciel de cette nuit et de toutes les nuits.

Infatigable, j'ai planté mes yeux dans la morsure d'un regard. Nous étions deux étrangers.,cet homme-là et moi. Aucun pays ne pourra nous rassembler, aucune langue ne pourra nous réunir. Nous nous sommes regardés, mais l'acte était vide. Illusion contre illusion. Que me donneras-tu ce soir ? Ton corps ? Et tout le reste alors?? Et tout le reste ?

 
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