lundi 1 juin 2009

Il faut bien risquer l'amour pour te trouver (P.2)

..., oui mais toi...
Comment dire ce que nous avons traversé ensemble ? Comment t'écrire sans que les virgules ne nous séparent, sans que les points ne viennent brusquer la fin de l'écrit, avant que je te dise tout ?
Sache que mes pas, blessés et enragés de vie, m'ont amené vers des pays étrangers, loin, trop loin de ta médina, vers l'ailleurs anonyme. La-bas, je voulais faner nos liens une fois pour toute. Faner ces liens, et m'en faire d'autres. Seulement voilà, j'ai traversé le fleuve de l'inconnue et tu étais dans mes veines, l'olivier de ma peau.
Je suis bouillonnant d'une révolte insupportable envers toi. Brûlant, de ne pouvoir la dire, la cracher sur ton visage. Je suis infesté par cette vielle peur de vivre, qui me donne la peur de vivre. Et pourtant, nous cherchons tous le free way, la satisfaction de soi, la joie perdue de la vie.
Danser sur la peau de la terre afin d'atteindre son cœur et se lier finalement à celui-ci dans l'ivresse des sens, dans la rythmique joyeuse d'une exaltation enfantine sonnée.

3 commentaires:

Roumi a dit…

Moi aussi j'ai eu besoin à un moment donné de fuir un univers qui me détruisait et de m'enivrer dans l'anonymat. Cependant j'ai aussitôt trouvé une forme d'équilibre qui faisait que j'étais anonyme seulement à certaines heures de la journée ; le reste du temps j'étais dans cet univers que je voulais fuir et j'ai réalisé progressivement que je faisais la paix avec lui et que finalement je n'y étais pas forcément si mal ; je rêvais initialement de fuir définitivement ce lieu et résultat j'y suis toujours, je ne l'ai jamais quitté plus de trois semaines depuis vingt-sept ans. Je pense que je finirais par partir mais ce sera finalement une douleur de partir quand c'était initialement une douleur de rester. Ce qui est aussi assez troublant c'est que je suis finalement devenu aussi relativement anonyme chez moi : beaucoup de ceux qui me connaissaient sont en effet partis. Je suis donc devenu plus anonyme chez moi et moins ailleurs alors que c'était finalement l'inverse que je recherchais à un moment donné.
Tout est bien compliqué dans nos têtes ! Je vis à quelques dizaines de mètres de lieux où j'ai le plus souffert ; je dors dans le lit où adolescent je voulais mourir. Je me sens loin de tout cela malgré la proximité.

Bougrenette a dit…

Tu l'écris très bien ... vraiment, exalte toi encore et encore.

gicerilla a dit…

Parfois lire les mots de l'autre n'éclaire pas, ne révèle pas toujours ce que les mots apparemment disent. Il ne faut pas croire qu'il suffit de lire pour comprendre l'intention et le secret qui est dit. Ici, comme un texte codé dont je ne connais pas la clé, je sens des choses mais je ne peux affirmer que j'ai compris. Ce que je sais, c'est que j'ai ressenti et que cela m'a émue...

 
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